Oggi il Papa si è dimesso. Benedetto XVI si ritirerà in clausura in Vaticano a partire dal prossimo 28 ottobre.

Il papa Benedetto XVI ha annunciato le sue dimissioni, irrevocabili e operative a partire dalle ore 20,00 del prossimo 28 febbraio. Il motivo: la fatica del compito in relazione alla propria età e salute, 85 anni. Ha chiesto perdono per i propri difetti.

Il messaggio di Benedetto XVI (dal sito di Radio Vaticana)

“Carissimi Fratelli, vi ho convocati a questo Concistoro non solo per le tre canonizzazioni, ma anche per comunicarvi una decisione di grande importanza per la vita della chiesa.  Dopo aver ripetutamente esaminato la mia coscienza davanti a Dio sono pervenuto alla certezza che le mie forze, per l’età avanzata, non sono più adatte per esercitare in modo adeguato il ministero petrino. Sono ben consapevole che questo ministero, per la sua essenza spirituale, deve essere compiuto non solo con le opere e con le parole, ma non meno soffrendo e pregando. Tuttavia, nel mondo di oggi, soggetto a rapidi mutamenti e agitato da questioni di grande rilevanza per la vita della fede, per governare la barca di San Pietro e annunciare il Vangelo, è necessario anche il vigore sia del corpo, sia dell’animo, vigore che, negli ultimi mesi, in me è diminuito in modo tale da dover riconoscere la mia incapacità di amministrare bene il ministero a me affidato. Per questo, ben consapevole della gravità di questo atto, con piena libertà, dichiaro di rinunciare al ministero di Vescovo di Roma, Successore di San Pietro, a me affidato per mano dei Cardinali il 19 aprile 2005, in modo che, dal 28 febbraio 2013, alle ore 20,00, la sede di Roma, la sede di San Pietro, sarà vacante e dovrà essere convocato, da coloro a cui compete, il Conclave per l’elezione del nuovo sommo pontefice. Carissimi fratelli vi ringrazio di vero cuore per tutto l’amore e il lavoro con cui avete portato con me il peso del mio ministero e chiedo perdono per tutti i miei difetti. Ora, affidiamo la santa chiesa alla cura del suo sommo pastore, nostro Signore Gesù Cristo e imploriamo la sua santa madre Maria, affinché assista con la sua bontà materna i padri cardinali nell’eleggere il nuovo sommo pontefice. Per quanto mi riguarda, anche in futuro, vorrò servire di tutto cuore, con una vita dedicata alla preghiera, la santa chiesa di Dio”

 

Non si parla d’altro nell’ecumene, non solo cattolico. Un fatto rarissimo nella storia del papato.

L’ultima rarissima volta fu con Celestino V, che lasciò il posto al detestato Bonifacio VIII, e per questo condannato da Dante come ‘colui che fece per viltade il gran rifiuto’. Eravamo all’anno di grazia 1294, il 13 dicembre, Pietro di Morrone aveva 85 anni e sopravvisse per un altro anno e mezzo. Le motivazioni non erano molto differenti da quelle di Joseph Ratzinger:

« Io Papa Celestino V, spinto da legittime ragioni, per umiltà e debolezza del mio corpo e la malignità della plebe [di questa plebe], al fine di recuperare con la consolazione della vita di prima, la tranquillità perduta, abbandono liberamente e spontaneamente il Pontificato e rinuncio espressamente al trono, alla dignità, all’onere e all’onore che esso comporta, dando sin da questo momento al sacro Collegio dei Cardinali la facoltà di scegliere e provvedere, secondo le leggi canoniche, di un pastore la Chiesa Universale. »

Quando Benedetto andò a visitare le rovine terremotate di L’Aquila si fermò sul sepolcro del suo lontano predecessore, il quinto tra i dimessi dalla carica, in una successione papale che oggi vede il sesto tra i 265 papi della storia. Celestino è santo, nell’immediato tutti lodano il coraggio di Benedetto di concludere il pontificato con il gesto più innovativo della sua carriera, modello positivo per tutti coloro che, in avanti negli anni, potranno venire accusati di essere  abbarbicati alle proprie poltrone ed esempio imperituro per tutti i ‘rottamatori’ che si affacciano alla rivendicazioni del potere.

Ma, perché per Benedetto era diventato così insostenibile il governo della nave di San Pietro? Ne parleranno gli storici, ma intanto da domani ci si butteranno i giornali di tutto il mondo.

Pubblichiamo qui sotto un primo commento di un’editorialista di Le Monde.

 

Paradoxes d’une fin de pontificat, di Stéphanie Le Bars

 

Vols, machinations, complots, trahisons, menaces : le Vatican aurait-il fait, ces dernières semaines, un saut dans les siècles passés ? Même la mort rôderait désormais dans les ruelles pavées de Rome, si l’on en croit l’ancien président de la banque du Vatican : promptement débarqué de son poste, le 23 mai, Ettore Gotti Tedeschi a assuré peu après “craindre pour sa vie”.

Pas une année, ou presque, du pontificat de Benoît XVI n’aura été épargnée par des scandales et des révélations, qui ont teinté de noir les méthodes de gouvernement et les pratiques de certains hiérarques de “l’Eglise universelle”. Ouvert en 2005 comme le règne de transition d’un pape âgé et peu entreprenant, ce pontificat confine, à certains égards, au tragique.

IMAGE BROUILLÉE

Après les affaires de pédophilie et les incompréhensions répétées entre le pape et le monde, les VatiLeaks, ces fuites de courriers confidentiels dans la presse, dessinent les contours d’une fin de règne paradoxale. Benoît XVI semble comme dépassé par l’étendue des chantiers qu’il a dû lui-même ouvrir, bon gré mal gré. Et il n’est pas certain que l’énergie et le temps qui lui restent lui suffiront pourremettre de l’ordre dans la curie, rétablir la confiance et restaurer une image brouillée.

Benoît XVI savait pourtant à quoi s’attendre. Peu avant son élection, le cardinal Ratzinger avait posé un diagnostic terrifiant. “Ton Eglise nous semble souvent une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Eglise nous effraient, mais c’est nous-mêmes qui les salissons !”, avait-il lancé lors du Chemin de croix, en 2005. Las ! La politique de “transparence et de purification”, revendiquée depuis par le pape en matière financière ou sur la question des mœurs d’une partie du clergé, se heurte à des résistances au sein de la curie et dans les épiscopats.

Sans doute eût-il fallu pour que “la barque” retrouve des eaux moins troubles un pape politique, versé dans l’administration des hommes et à même de déjouer lescombinazione vaticanes, un art italien dans lequel excellent les membres de la curie. Benoît XVI est tout sauf ce pape-là. Théologien avant tout, il a fait un autre choix. Avec une constance qui force l’admiration de ses soutiens, mais explique en partie les déconvenues du pontificat, l’octogénaire a préféré consacrer ses forces à la restauration d’une foi catholique qu’il estime en danger.

UNE STRATÉGIE DE LA “TRADITION”

Sans relâche, le pape appelle donc les croyants à retrouver “la lecture de la parole de Dieu”, à revenir “au sacré”, à défendre des positions “non négociables” en matière de mœurs, à se montrer fidèles à la “tradition de l’Eglise”, quitte à donnerdes gages aux intégristes contempteurs de la modernité… Cette stratégie convient au noyau dur des croyants. Mais elle s’accommode mal d’une gestion politique et humaine de l’Eglise, susceptible de la rendre plus efficace et plus attractive.

Aussi, après sept années de pontificat, les réformes en matière de transparence et de gouvernance, que son prédécesseur Jean Paul II n’a ni su ni vouluentreprendre, restent inachevées. Confronté à des scandales récurrents dans le fonctionnement de l’Institut des œuvres de religion (IOR), le Vatican a été poussé par les instances européennes à mettre sa banque en conformité avec les normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent, pour avoir une chance de rejoindre la “liste blanche” des pays vertueux. Les fuites récentes dans la presse et le limogeage surprise de M. Tedeschi laissent penser que tout le monde ne partage pas l’avis du pape et/ou les méthodes employées.

CENTRALISME MORTIFÈRE

Le dossier VatiLeaks a aussi mis en lumière ce que nombre d’observateurs avaient déjà relevé : une polarisation sur la personne du cardinal Bertone, numéro deux du Vatican et fidèle de Benoît XVI, alimentée par l’importance croissante de ses amis italiens sur les affaires de la curie et les enjeux de succession. Si un conclave devait se tenir aujourd’hui, les Italiens y représenteraient 28 des 118 électeurs. Cette situation peine à sortir le Vatican de son italo-centrisme, à l’heure où la mondialisation et les défis qui bousculent l’Eglise (déchristianisation ici, corruption là, concurrence avec le protestantisme ou l’islam ailleurs…) exigeraient un regard pluriel, collégial et renouvelé sur les affaires de l’institution.

Mais l’Eglise demeure marquée par un centralisme mortifère ; le pape et ses proches évoluent dans un univers d’ancien régime, mâtiné de “bienveillance fraternelle” où l’on déplace les mauvais éléments sans jamais, ou presque, lessanctionner. Dans le même temps, une partie des fidèles et du clergé ont intégré les exigences de transparence, d’individualisme, de démocratie, de concertation des sociétés modernes et leur fonctionnement en réseaux.

Faute d’avoir pris en compte ces nouvelles réalités, des décisions prises à Rome sont contestées en Allemagne, aux Etats-Unis ou au Japon. Des croyants s’évertuent à demeurer “catholiques” alors que le “catholicisme romain” vertical et tout-puissant ne leur convient plus. Des prêtres, même, se font officiellement “désobéissants”. A l’heure du bilan, “l’Eglise universelle”, léguée par Benoît XVI à son successeur, pourrait bien se révéler plus fragilisée et fragmentée que profondément “purifiée” et renouvelée.

lebars@lemonde.fr

 

 

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